Le Conseil de conservation lance un urgent appel à l’évaluation des risques posés par le changement climatique

Territoire traditionnel du peuple Wabanaki/Fredericton – Selon le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, un nouveau rapport sur les menaces du changement climatique sur le Canada atlantique constitue un urgent appel à l’action afin que le gouvernement provincial protège mieux la santé des personnes, leurs foyers et leurs moyens de subsistance. 

Le chapitre sur l’Atlantique du rapport Le Canada dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir a été publié aujourd’hui. Sous l’égide de Ressources naturelles Canada, cette initiative nationale comporte une évaluation des modalités et des origines du changement du climat au Canada et la façon dont ce changement touchera nos collectivités, nos gens, l’environnement et l’économie. 

Pour le Nouveau-Brunswick, le tableau est sombre : graves risques pour les infrastructures et les propriétés en raison des inondations et de l’érosion côtière de plus en plus extrêmes, risques importants pour la santé physique et mentale des citoyens et vulnérabilité accrue des secteurs de la foresterie, de l’agriculture et des pêches de la province, parmi d’autres constatations. 

« Le Nouveau-Brunswick a besoin, et c’est urgent, de préparer une évaluation des risques posés par le changement climatique afin de classer les risques actuels et futurs découlant des dangers posés par le climat et il doit donner la priorité aux infrastructures (naturelles et traditionnelles) et aux investissements en santé pour réduire ces risques », affirme Louise Comeau, directrice du programme Solutions pour le changement climatique et l’énergie du Conseil de conservation. 

« Il faut aussi que le Nouveau-Brunswick coopère avec les autres provinces de l’Atlantique pour établir une évaluation régionale exhaustive des risques attribuables au changement climatique afin que nous puissions, à l’échelle de la région, coordonner les investissements permettant de réduire les dangers posés par un climat plus extrême. Les risques pour la santé et la sécurité des Néo-Brunswickois ne sont pas suffisamment pris au sérieux par les gouvernements. » 

Les Néo-Brunswickois risquent d’être déplacés en raison de la détérioration et de la fragilité de nos côtes et des inondations printanières et hivernales des rivières, des pertes de chaleur et d’énergie causées par les tempêtes de glace hivernales, des problèmes de sécurité alimentaire dus aux sécheresse estivales, des risques de coups de chaleur en cas de vagues thermiques plus prolongées et plus fortes, sans oublier l’exposition à de nouveaux ravageurs empêchant les enfants d’aller jouer dehors en toute sécurité. 

Voici quelques conclusions du chapitre sur l’Atlantique : 

  • les collectivités, tant des Occidentaux que des Autochtones sises le long de la Wolastoq (rivière Saint-Jean), sont vulnérables aux débordements contaminés provenant des lagunes d’épuration des eaux usées qui longent la rivière, qui posent ainsi de graves risques pour la santé; 
  • les Néo-Brunswickois doivent faire face à des risques importants en matière de santé physique et mentale en raison des répercussions du changement climatique, qui amplifient les problèmes actuels du système de soins de santé de la province (voir également le rapport du Conseil de conservation de 2019 sur le changement climatique et la santé);
  • le manque de collaboration entre intervenants, dans les industries de l’agriculture, de la foresterie et des pêches, rend ces secteurs plus vulnérables aux risques posés par le changement climatique; 
  • en plus des risques d’inondation accrus dans les collectivités côtières et les régions sujettes aux inondations naturelles et à l’érosion, la côte du détroit de Northumberland est spécialement vulnérable en raison de son substrat rocheux de grès particulièrement sensible à l’érosion, et du fait que s’y trouvent de nombreuses collectivités établies sur les basses-terres; 
  • les inondations côtières et naturelles ont des répercussions sur l’infrastructure et perturbent tous les aspects de la vie et de l’activité socioéconomique, spécialement dans les lieux particulièrement vulnérables, comme l’isthme de Chignectou qui relie le Nouveau-Brunswick à la Nouvelle-Écosse, la Transcanadienne à Jemseg et les collectivités de la péninsule de Kingston qui sont en partie ou totalement dépendantes du traversier ou des ponts. 

On fait également ressortir au rapport que les expériences des Autochtones doivent éclairer les efforts d’adaptation dans la province, car les Nations Mi’kmaq, Wolastoqiyik et Peskotomuhkati se sont adaptées aux changements climatiques au fil d’innombrables générations; les partenariats et le leadership des peuples autochtones locaux sont essentiels pour que les efforts consentis bénéficient de leur savoir, de leurs points de vue et de leur expérience. 

Mme Comeau dit que le Nouveau-Brunswick est à la traîne par rapport à ses voisins de l’Atlantique au chapitre de la préparation et de l’adaptation aux répercussions du changement climatique. L’Île-du-Prince-Édouard a terminé sa propre évaluation des risques dus au changement climatique en 2021 et la Nouvelle-Écosse précise actuellement le meilleur moyen d’aborder les évaluations régionales des risques climatiques, ce qui pourrait porter également sur la capacité de la province en matière de préparatifs et de réponse aux répercussions, la résilience de ses systèmes naturels, les groupes clés et les populations les plus à risque et la meilleure façon de faire participer au processus les citoyens et autres intervenants. 

Se réjouissant du fait que le Nouveau-Brunswick a publié le 16 décembre son outil de cartographie des risques d’inondation, ce qui aide la population à prendre des décisions éclairées pour l’achat d’une maison et ses choix en matière de réduction des risques, Mme Comeau estime que le gouvernement Higgs a encore beaucoup à faire pour mieux protéger la santé, la sécurité et les moyens de subsistance des citoyens par des mesures d’intervention et d’adaptation concernant le changement climatique. 

« La publication faite aujourd’hui du chapitre sur l’Atlantique nous rappelle que nous devons agir plus résolument pour lutter contre la pollution à l’origine du déséquilibre climatique et, en même temps, qu’il faut accroître notre capacité de nous adapter aux changements météorologiques que nous ne pouvons plus éviter », conclut Mme Comeau.

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Pour organiser une entrevue, communiquer avec : 

Jon MacNeill, directeur des communications, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick | jon.macneill@conservationcouncil.ca | 506-238-3539

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