Les habitats adéquats des espèces qui dépendent des forêts anciennes disparaissent rapidement. L’extinction locale de certaines espèces pourrait en être le résultat. Le martre des pins, le polatouche, la palombe, la chouette rayée, le pic et une longue liste d’oiseaux chanteurs font entre autres parties des espèces à risque. Nous connaissons réellement les exigences en matière d’habitat pour seulement moins de 2% des espèces.
Les forêts anciennes, avec leurs grands arbres, leurs arbres morts, leurs troncs tombés et leurs débris de bois font rapidement l’objet d’une coupe à blanc et sont subdivisées en chemins forestiers. Les forêts plus jeunes qui pourraient fournir un habitat adéquat par le futur sont coupées à blanc avant qu’elles ne deviennent assez anciennes. Un nombre de plus en plus important est également entièrement remplacé par des plantations.
Les recherches du Conseil de conservation ont révélé qu’au travers les 1.1 millions d’hectares de terres publiques dans le nord du Nouveau-Brunswick qui forment la région des Appalaches, les forêts de sapins et d’épinettes, et les habitats forestiers mixtes ne rencontrent pas les exigences minimales nécessaires pour maintenir de façon viable des espèces telles que la marte d’Amérique, le pic à dos noir et le polatouche.
En examinant l’impact de l’exploitation forestière entre 1990 et 2017, nous avons constaté que la quantité d’habitats adéquats a décliné de façon exponentielle. Dans le bassin versant de la rivière Kedgwick, la superficie d’habitats de forêts mixtes et de feuillus tolérants va diminuer de respectivement 51 % et 71 % sous l’effet des plans de coupes actuels.
Des plans pour la conservation des habitats doivent être établis, bassin versant par bassin versant, et ce sur les terres publiques et pour tous les types de forêts anciennes. Les coupes à blanc doivent devenir une exception, et les coupes partielles la règle générale. L’épandage d’herbicides doit cesser. Les mesures pourraient inclure la création de nouvelles aires d’habitats à gestion spéciale, l’établissement de corridors de faune et des pierres de guet pour faciliter le mouvement des espèces, la modification des bandes riveraines, l’établissement de zones de récolte à faible intensité, des changement dans les réseaux routiers, et la protection ciblée d’habitats spécialisés, de secteurs écologiques sensibles et de vestiges de forêts anciennes.