Le Plan de réduction des émissions du gouvernement progresse, mais des engagements plus fermes s’imposent en matière d’équité, d’efficacité et d’abordabilité

Territoire traditionnel des Wabanaki/Fredericton – Les Canadiens veulent des solutions climatiques équitables, efficaces et abordables. La publication aujourd’hui du Plan de réduction des émissions pour 2030 (PRE) du gouvernement fédéral marque un progrès important, mais on ne peut dire qu’il est équitable, efficace ou abordable comme il le devrait, constate le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. 

Le PRE fédéral et le premier d’une série de mises à jour exigibles en 2022, 2023, 2025 et 2027 en vertu de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. L’objet de ce rapport est de décrire le cheminement du gouvernement du Canada pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050, y compris la cible de réduction de 40 à 50 pour cent sous les niveaux de 2005 des gaz à effet de serre d’ici 2030. Le PRE d’aujourd’hui modélise un cheminement vers des réductions de 40 pour cent avec des mises à jour subséquentes requises pour combler l’écart jusqu’à 45 pour cent et évaluer les options pour aller plus avant dès 2030. 

Le PRE est moins équitable qu’il ne le devrait en raison du secteur du pétrole et du gaz, le plus grand émetteur canadien de gaz à effet de serre (26 pour cent du total, et dont les émissions connaissent l’expansion la plus rapide, à raison de 20 pour cent de croissance depuis 2005) qui verra ses émissions plafonnées aux niveaux actuels et n’aura qu’à les réduire de 31 pour cent d’ici 2030. Cela signifie que d’autres secteurs, par exemple les transports et l’électricité, devront réduire davantage leurs émissions. 

Le PRE est moins efficace qu’il ne le devrait parce qu’il compte sur des hypothèses hasardeuses concernant le piégeage du carbone, l’hydrogène, le gaz naturel liquéfié et les technologies nucléaires à fort apport en capital et coûteuses en même temps que financièrement et environnementalement risquées comparativement aux investissements dans les énergies renouvelables, le stockage et la gestion de la demande, qui nous mènent plus rapidement et plus efficacement à notre objectif, et à un moindre coût. 

Le PRE est moins abordable qu’il ne le devrait parce qu’il subventionne le secteur des combustibles fossiles plus qu’il ne le devrait, consommant ainsi des ressources qui seraient mieux investies dans la modernisation du réseau d’électricité, une meilleure transition de l’essence et du diesel au profit du transport électrique et de la remise en état des immeubles afin que les ménages et les petites entreprises aient moins à payer. 

Aux dires de Louise Comeau, directrice du programme Solutions pour le changement climatique et l’énergie, le Canada et les provinces doivent investir davantage dans l’efficacité énergétique et les programmes visant à délaisser le pétrole et les véhicules fonctionnant à l’essence et apporter à toutes les collectivités qui le souhaitent une énergie renouvelable non polluante. Le public sait ce qu’il veut. Il veut une électricité provenant du soleil, du vent et de l’eau. Il veut les solutions dont il a les moyens. 

Le PRE marque certains progrès sur ces fronts, notamment l’annonce d’une nouvelle cible réglementée et obligatoire de vente d’au moins 20 pour cent pour 2006 pour appuyer l’objectif de 100 pour cent des ventes d’ici 2035. Les véhicules électriques atteindront la parité de prix avec les véhicules à essence dans les cinq prochaines années, ce qui signifie que les gouvernements pourront alors redéployer les incitatifs vers d’autres investissements prioritaires. 

Le CCNB salue également la Stratégie d’édifices verts du Canada dont l’objet est de favoriser l’adoption de codes du bâtiment de niveau supérieur, de promouvoir la rénovation domiciliaire au niveau des collectivités et de faciliter les rénovations énergétiques d’envergure dans les grands immeubles. Les programmes de ce genre, combinés à la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes et d’autres mesures incitatives provinciales, sont utiles pour maîtriser les coûts d’énergie. Nous avons les compétences nécessaires pour rénover les résidences et les entreprises afin qu’elles utilisent de 30 à 50 pour cent moins d’énergie qu’aujourd’hui. Le passage aux véhicules éconergiques ou électriques peut permettre aux conducteurs d’économiser encore plus, comparativement aux véhicules à essence types.  

Le PRE s’engage envers un programme réglementaire solide et essentiel pour atteindre et dépasser les cibles de réduction des gaz à effet de serre, notamment la Norme sur l’électricité propre, qui, moyennant une conception adéquate, peut mener le secteur vers la carboneutralité d’ici 2035, tout en croissant davantage pour animer le secteur des transports. Le CCNB salue la création du Conseil pancanadien du réseau électrique et les tables énergétiques régionales, dont l’importance est extrême pour l’avancement du transport de l’électrification dans l’Atlantique, notamment la Boucle de l’Atlantique. Le Nouveau-Brunswick et Énergie NB ne font pas beaucoup pour consulter les citoyens. Le CCNB compte sur les mécanismes fédéraux pour garantir des consultations ouvertes, transparentes et efficaces sur la voie à suivre concernant le changement climatique. 

Pour protéger la nature, l’environnement et les générations futures, nous avons besoin de plans climatiques fédéral et provinciaux pour veiller à ce que tous les secteurs fassent leur part, proportionnellement à leur capacité de payer et à leur contribution au problème. Chaque secteur et chaque Canadien contribuent à la pollution à l’origine du changement climatique, mais pas tous au même niveau. Il nous faut des solutions pour faire des combustibles fossiles une chose du passé et faire passer notre région, notre pays et le monde vers un avenir renouvelable, fiable et abordable. Cela signifie que le gouvernement fédéral ne doit plus approuver le moindre projet touchant les combustibles fossiles, qu’il s’agisse de Bay du Nord, projet pétrolier en eaux profondes aux larges des côtes de Terre-Neuve, où les projets de gaz naturel liquéfié en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick

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Pour organiser une entrevue, communiquer avec : Louise Comeau, directrice du programme Solutions pour le changement climatique et l’énergie du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick | louise.comeau@conservationcouncil.ca | 506-238-0355. Connaissez-vous la Vision pour l’électricité de l’Atlantique du CCNB?

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