CCNB calls for reconsideration of Energy East oil pipeline in L’Acadie Nouvelle

The newspaper L’Acadie Nouvelle ran an article on Feb. 12 about the Conservation Council of New Brunswick’s call for TransCanada Corporation to reconsider the need for its proposed Energy East oil pipeline given the route and details of the project keep changing.

CCNB’s call for TransCanada to reconsider the project was also mentioned in an editorial in L’Acadie Nouvelle on Feb. 15.

Both articles appear below.

Énergie Est: le port de Belledune intéressé, le Conseil de conservation inquiet

Publié: 13 h 50 min, jeudi 12 février 2015 par Pascal Raiche-Nogue

MONCTON – Le Conseil de conservation du N.-B. demande à l’Office national de l’énergie de suspendre l’examen du projet Énergie Est. Cette demande survient alors que l’on apprenait cette semaine que Transcanada abandonnerait la construction d’un terminal pétrolier à Cacouna, au Québec.
L’Office national de l’énergie (ONÉ) donne aux personnes touchées par le projet d’oléoduc Énergie Est jusqu’au 3 mars pour lui faire parvenir une demande de participation à l’examen.

Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick demande à l’ONÉ de mettre cet examen, qui déterminera si l’oléoduc ouest-est pourra être construit, sur la glace, étant donné les derniers développements dans ce dossier, rapportés par le quotidien montréalais La Presse.

«Nous demandons à l’Office national de l’énergie de suspendre le processus, de retarder la date limite pour le dépôt d’une demande de participation au processus. Cela permettrait aux gens de déterminer s’ils veulent participer au processus après avoir pris connaissance des détails de la proposition», affirme son porte-parole, Matt Abbott.

Selon lui, certains éléments d’Énergie Est restent toujours nébuleux.

«Il semble qu’ils (Transcanada) sont encore en train de tergiverser sur des éléments clés de la proposition. Ils ont admis que tout est sur la table. Nous pensons que ce n’est pas le temps de demander aux membres du public de se prononcer sur le projet.»

C’est que selon des reportages publiés mercredi et jeudi par La Presse, l’entreprise Transcanada met un trait sur la construction d’un terminal pétrolier à Cacouna, sur les rives du fleuve Saint-Laurent.

Les travaux à Cacouna sont suspendus depuis l’automne dernier, lorsqu’un organisme fédéral a désigné le béluga n’était pas une espèce menacée, mais bien en voie de disparition. Les installations prévues par Transcanada se trouvent en plein cœur du territoire de reproduction de cette espèce marine.

L’autre terminal maritime prévu dans le cadre du projet Énergie Est serait construit à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. D’après La Presse, Transcanada pourrait chercher à établir un deuxième terminal ailleurs au Québec, ou alors carrément tout miser sur Saint-Jean.

Transcanada dément les informations rapportées par La Presse. Une décision quant au sort du terminal de Cacouna sera rendue d’ici au 31 mars, affirme un porte-parole à l’Acadie Nouvelle.

L’Acadie Nouvelle a contacté l’Office national de l’énergie pour obtenir des commentaires et plus de renseignements. Notre demande n’a pas encore porté ses fruits.

Le port de Belledune intéressé à accueillir le 2e terminal

Le PDG du port de Belledune, Ray Doucett, dit avoir contacté Transcanada à la fin de 2014 pour lui faire part de son intérêt à accueillir un terminal maritime lié à l’oléoduc Énergie Est. Ces discussions ont eu lieu dans la foulée de l’annonce de l’arrêt des travaux à Cacouna, le 30 novembre.

«Nous avons eu des contacts très préliminaires. J’ai dit à l’un de mes contacts (chez Transcanada) que nous sommes intéressés et que si l’on peut faire quelque chose pour vous, faites-nous signe», dit-il en interview téléphonique avec l’Acadie Nouvelle.

Il ajoute que des représentants du port de Belledune ont rencontré des gens de Transcanada récemment lors d’un voyage de groupe en Alberta.

«Nous voulons juste leur dire que nous sommes intéressés, s’ils décident d’abandonner celui (le terminal maritime) au Québec.»

Rayburn Doucett affirme que la construction d’un 5e terminal est dans les cartes au port de Belledune, mais que cela n’a pas rapport avec l’oléoduc Énergie Est. Il serait plus profond que les quatre autres, dont la profondeur maximale est de quelque 15 mètres.

«Nous avons des entreprises qui sont intéressées à venir à Belledune. Certaines sont déjà ici et veulent faire venir de plus grosses charges. On souhaite aller dans des eaux plus profondes, ce qui les accommoderait (Transcanada) sans problème.»

Selon lui, la construction d’un terminal pétrolier à Belledune afin d’exporter le brut transporté par l’oléoduc Énergie Est serait une excellente nouvelle.

«Ce serait fantastique. Je pense que ça montrerait que le nord de la province et Belledune sont des joueurs dans l’industrie de l’énergie. Quand on a une entreprise de cette taille qui s’installe (Transcanada), ça peut attirer toutes sortes d’occasions, pour l’entretien ou d’autres possibilités. Dans le fonds, ça nous mettrait sur la carte.»

Tant que le projet n’est pas néfaste pour l’environnement, il l’appuiera, dit Rayburn Doucett.

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Le parcours tortueux de l’oléoduc 

Décidément, il sera difficile d’établir un consensus sur le projet d’oléoduc Énergie Est. Tant la société TransCanada que le gouvernement du Nouveau-Brunswick, favorable à la réalisation du projet, auront à convaincre les opposants que les avantages de ce projet en supplante les problèmes potentiels.

L’article publié hier dans nos pages est un bon exemple de la dynamique des positions respectives de l’industrie et des organismes voués à la protection de l’environnement.

Prenons le cas du Port de Belledune. L’installation portuaire s’apprête à accueillir huit réservoirs de pétrole d’une capacité de près d’un million de barils, selon les informations du site web de Chaleur Terminals, la société néo-brunswickoise qui construira bientôt ces installations.

En juin 2014, une quarantaine d’élus préoccupés par le projet de Chaleur Terminals ont rencontré des représentants de la société de même que du CN, à qui il sera confié de transporter le pétrole jusqu’aux installations de Belledune. Un an après la tragédie de Lac-Mégantic, et plus près de nous l’accident à Wapske près de Renous, on peut comprendre que les élus des municipalités par où passeront les wagons citernes manifestent de l’inquiétude sur la sécurité de ce transport ferroviaire. Selon Radio-Canada, quatre convois de train par jour se rendraient à Belledune pour approvisionner les réservoirs qui approvisionneront les navires citernes.

Quand la nouvelle, qui n’est pas encore confirmée selon TransCanada, qu’il n’y aura pas de terminal à Cacouna, le Port de Belledune a manifesté son intérêt d’accueillir un terminal pour l’exportation du pétrole. Bien sûr, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, avant que cette initiative se concrétise, mais le milieu des affaires la voit d’un bon œil.

Un embranchement de l’oléoduc qui approvisionnerait le terminal de Belledune permettrait certainement de réduire l’importance du trafic ferroviaire. Si la fiche de sécurité des oléoducs n’est pas parfaite, loin de là, les incidents qu’on lui attribue sont moins fréquents que les accidents ferroviaires impliquant le transport de matière dangereuse.

Pendant ce temps, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick émettait un communiqué de presse pour demander à l’Office national de l’énergie de suspendre les audiences, après avoir exigé, deux jours auparavant, que TransCanada retourne faire ses devoirs parce que trop de questions demeurent sans réponse sur la planification des impacts du projet, notamment sur l’importance de la circulation des supertankers dans la Baie de Fundy et son impact sur la vie des baleines de la région.

Le mouvement écologiste québécois s’est lui aussi mis en branle pour contrecarrer le projet. Entre autres, Équiterre affirme sur son site web que le projet compromettrait l’approvisionnement en eau potable de millions de citoyens s’il devait y avoir des déversements.

Sur la scène nationale le Conseil des Canadiens a initié une pétition qu’il compte présenter au gouvernement du Canada pour qu’il refuse l’approbation du projet. L’organisme vise à obtenir la signature de 30 mille signatures.

Et jusqu’à maintenant, le gouvernement du Québec s’est montré plutôt tiède à l’égard du projet. Il ne ferme pas la porte, mais, contrairement au gouvernement du Nouveau-Brunswick qui appuie ouvertement le projet, le gouvernement du Québec laisse à TransCanada la tâche de convaincre les Québécois que le projet est acceptable et qu’il ne présente pas de danger réel pour l’environnement.

Malgré les pressions exercées, il serait étonnant que l’Office national de l’énergie suspende les audiences, à moins, comme on le lisait hier dans l’article signé par Pascal Raiche-Nogue, que TransCanada ne change ses plans, ce qu’elle ne souhaite pas faire pour éviter d’entraîner des retards à l’approbation du projet.

Selon la planification actuelle de TransCanada publiée sur son site web, l’oléoduc  pourrait être en service en 2018. Ne retenez pas votre souffle, cependant, car les embûches sociopolitiques sur le parcours de ce projet sont nombreux, suffisamment pour faire dérailler, sinon le projet lui-même, l’échéancier actuellement prévu.

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