Disparition des marais salants

La valeur écologique et économique des marais salants est depuis longtemps reconnue. Les marais salants, ainsi que les herbiers de zostères et les bancs d’huîtres, font partie des habitats marins les plus importants au monde. Ils constituent des zones de reproduction pour les poissons d’eaux côtières et hauturières, les crustacés et les oiseaux. Les marais salants recyclent les substances nutritives pour les plantes et les animaux, servent à stabiliser les sédiments, à réduire l’érosion et à protéger les communautés humaines des effets des vagues de tempête et de l’élévation du niveau de la mer. Ils sont généralement des importateurs nets de substances nutritives durant les mois d’été quand les graminées poussent. En hiver, ils sont des exportateurs nets.

Depuis le début des années 1990, l’attrait de l’océan a engendré une augmentation de la population dans les zones côtières, et en particulier dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick. Les plages chaudes aux eaux peu profondes, la proximité d’une des régions du Nouveau-Brunswick en pleine expansion (la région de Moncton/Dieppe) et un marketing touristique provincial agressif se sont combinés pour faire de la côte Est et Sud-Est une des destinations les plus populaires au Nouveau-Brunswick (Milewski and Harvey 2001). Il en a résulté un essor dans le développement des résidences/chalets, les marinas, les projets éco-touristiques et autres ouvrages d’infrastructure humaine le long de la côte Est du Nouveau-Brunswick.

En 2005, le Conseil de Conservation du Nouveau-Brunswick a mené une campagne dans 30 marais salants le long de la côte Est du Nouveau-Brunswick entre Point Escuminac et Cap-Jourimain. Le but de cette campagne était d’identifier le type et le degré général de perturbation humaine pour chaque marais salant et d’identifier les opportunités de réhabilitation. Selon cette campagne, les marais salants sont en train d’expérimenter un phénomène appelé “compression côtière”, où l’habitat de marais est entouré de structures solides comme des routes, des maisons, des brises-lames qui altèrent le débit de l’eau et empêchent les marais de s’adapter aux changements induits par la nature et par les hommes. Les relevés montrent également que certaines réglementations en matière de Politique de conservation des terres humides du Nouveau-Brunswick, comme l’exigence d’une zone tampon de 30 mètres entre des zones humides importantes et des activités de développement, n’ont pas été respectées ni imposées. D’après l’enquête et d’autres études, il apparait également que cette zone tampon de 30 mètres est insuffisante pour protéger les habitats de marais salants et les communautés adjacentes de l’élévation du niveau de la mer prédite le long de la côte Est du Nouveau-Brunswick. Le rapport recommande que les réglementations définissant la largeur des zones tampons soient modifiées afin de fournir une protection accrue des zones humides côtières.
Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. 2006. Salt Marsh Restoration Survey for the
Eastern Coast of New Brunswick: Point Escuminac to Cape Jourimain, 50 p.

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