Interdisons les herbicides

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Interdisons les herbicides

Au cours des années, les vieux peuplements d’épinettes et de sapins, les magnifiques érables et les crêtes de bouleaux ont été coupés à blanc, pulvérisés d’herbicides et remplacés par des plantations d’arbres. Le nombre d’érables à sucre, de chênes rouges, bouleaux jaunes et hêtres n’a cessé de décliner dans nos forêts. Nous sommes en train d’exterminer nos forêts diversifiées. Les herbicides tuent les feuillus, les sous-bois et les graminées et détruisent ainsi les sources de nourriture et les habitats de plusieurs espèces vivant dans la forêt.

 

L’herbicide le plus utilisé, le glyphosate, est actuellement soumis à l’examen à Santé Canada. Cette étude a été initiée à la suite d’un nombre de plus en plus important d’études scientifiques qui montrent les effets toxiques des glyphosates et de ses adjuvants associés à l’égard de nombreuses espèces incluant les humains. C’est pourquoi le CCNB estime qu’il faudrait appliquer le principe de précaution dans ce domaine. Les résultats de l’étude sont attendus pour 2014.

Un grand nombre de Néo-Brunswickois sont également choqués d’apprendre que nous payons pour préparation mécanique du terrain, la plantation et l’épandage de nos terres publiques. Selon les chiffres de Ressources naturelles Canada, le coût de ces pratiques peut dépasser 1000 $/ha.

A raison de 1000 $ par hectare, les Néo-Brunswickois vont devoir débourser plus de 600 millions de dollars envers l’industrie des pâtes et papiers dans les 50 prochaines années afin de convertir de vastes étendues de forêts naturelles en plantantions artificielles et les pulvériser d’herbicides, et ce si l’objectif de convertir 28% de notre forêt en plantations est maintenu.

Le Nouveau-Brunswick est le seul à payer pour l’épandage de produits chimiques sur ses forêts publiques. La Nouvelle-Écosse a annoncé récemment qu’elle ne financerait plus la pulvérisation d’herbicides sur ses forêts. En septembre dernier, l’Î.-P.-É a déclaré qu’elle vise à ce que toutes les forêts publiques par le Forest Stewardship Council (FSC), ce qui implique l’interdiction des herbicides. Le Québec a interdit la pulvérisation d’herbicides sur toutes ses forêts publiques en 2001.

Le Nouveau-Brunswick pulvérise des herbicides sur ses forêts depuis 1970, au moment où les entreprises de pâtes et papiers furent autorisées à couper les forêts naturelles à blanc pour les remplacer par des plantations. Les pulvérisations ont lieu un ou deux ans après la plantation. Les herbicides sont pulvérisés à une ou deux reprises pour empoisonner les feuillus et les sous-bois qui entrent en compétition  en termes d’espace et de nutriments avec le bois d’oeuvre planté. La pulvérisation a lieu en août et en septembre de chaque année et dure environ 40 jours.

En 2011, 4000 Néo-Brunswickois ont signé une pétition pour dire non à la pulvérisation de nos forêts. Cette pétition était la troisième pétition contre l’épandage d’herbicides présentée à l’Assemblée législative dans la dernière décennie.

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